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Voici 6 points de bascule dont l’humanité se rapproche

Voici 6 points de bascule dont l’humanité se rapproche

Faute de solutions suffisamment innovantes pour lutter contre le réchauffement climatique et modifier nos modes de vie, des changements radicaux, voire irréversibles, se profilent à l'horizon. La menace qu'ils représentent pour les écosystèmes naturels plane aussi sur les systèmes alimentaires, les ressources en eau ainsi que les réseaux de transport et d'information. Un nouveau rapport définit six points de bascule « interconnectés » que nous sommes en voie d'atteindre.

Un texte de Valérie Boisclair

Publié le 25 octobre 2023

Des chercheurs de l'Institute for Environment and Human Security de l'Université des Nations unies (UNU-EHS) ont voulu étendre le concept de point de bascule, souvent évoqué pour parler des risques liés au climat changeant, afin de déterminer les conséquences qui pèsent sur nos systèmes si nos habitudes demeurent inchangées.

Tel que défini par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un point de bascule climatique survient lorsqu'un système subit des perturbations, même mineures, qui viennent modifier son état de façon irréversible. Même si les facteurs qui ont mené à ce changement disparaissent, le système ne peut revenir à ce qu'il était initialement.

Si la calotte glaciaire du Groenland fond, le système s'en trouve fondamentalement modifié : on considère alors qu'il a atteint son point de bascule.

Bien que le phénomène d'un système passant d'un état à un autre ait été de tout temps observé dans l'histoire de l'humanité, les chercheurs sont préoccupés par la vitesse « sans précédent » à laquelle se produisent désormais ces changements.

La cible fixée par l'Accord de Paris en 2015, qui appelle les pays à mettre en œuvre des politiques pour limiter le réchauffement global de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, vise à atténuer les risques et les conséquences des changements climatiques. Franchir ce seuil pourrait déclencher plusieurs points de bascule, qui provoqueraient des effets en cascade.

Le même phénomène peut se produire pour d'autres types de systèmes; c'est pourquoi nous parlons plus largement de points de bascule du risque, explique le Dr Jack O'Connor, auteur principal du rapport Interconnected Disaster Risks 2023, en entrevue à Radio-Canada.

Nous observons que le risque, s'il dépasse un certain seuil, peut nous mener à un nouvel état très différent du précédent et dont les conséquences peuvent être graves sur l'environnement et la sécurité humaine, énonce le Dr O'Connor.

Comme nos systèmes sont intrinsèquement interconnectés, ce qui représente un risque pour l'un représente un risque pour tous les autres, résument les auteurs du rapport.

« Alors que nous extrayons sans discernement nos ressources en eau, que nous portons atteinte à la nature et à la biodiversité et que nous polluons la Terre et l'espace, nous nous rapprochons dangereusement de multiples points de bascule qui pourraient détruire les systèmes dont notre vie dépend. »

— Une citation de   Dr Zita Sebesvari, coauteur du rapport

Plusieurs points de bascule ont déjà été franchis dans certaines régions du monde et se produiront à l'échelle de la planète si nous n'arrivons pas à limiter le réchauffement à 1,5 °C. Et la façon dont nous vivons, présentement, nous mène vers d'autres seuils qui mettent en péril, par exemple, nos systèmes alimentaires et nos ressources, ajoute le Dr O'Connor. Ceux-ci requièrent aussi notre attention.

D'après les chercheurs, ces six points de bascule du risque ont des causes et des moteurs communs, tous ancrés dans nos actions et nos comportements qui exercent une pression croissante sur nos systèmes jusqu'à les pousser au bord de l'effondrement.

Un oiseau se tient seul sur un bout de métal.
Le goglu des prés a connu un fort déclin depuis la fin des années 1960, notamment en raison des activités agricoles, de la perturbation de son habitat par les pesticides et de la destruction des milieux naturels. Photo :  GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO / Carol Hamilton

Extinctions en chaîne

Dans l'ombre de la crise climatique, la crise de la biodiversité, bien qu'étroitement liée au réchauffement de la planète, suit son cours à un rythme inquiétant.

Lors de la COP15 sur la biodiversité, qui s'est tenue à Montréal en décembre 2022, les dirigeants du monde entier ont été appelés à déployer les efforts nécessaires pour freiner ce déclin. Plus d'un million d'espèces animales et végétales sont menacées ou en voie d'extinction, principalement en raison de la perte et de la destruction d'habitats naturels.

De 2010 à 2015, 32 millions d'hectares de forêt primaire ou en régénération ont disparu dans le monde.

L'intensification des activités de nature humaine – comme la surexploitation et la conversion des terres, mais aussi les changements climatiques, la pollution et la présence d'espèces envahissantes – est ainsi en cause.

Si le risque est la dégradation croissante et continue des habitats naturels, le point de bascule, lui, se situe lorsque l'extinction d'une espèce fortement connectée à un écosystème déclenche la disparition en chaîne d'autres espèces qui en dépendent, selon les chercheurs.

Ce phénomène, appelé coextinction, mène ultimement à la disparition de l'entièreté de l'écosystème. Autrement dit, l'extinction engendre l'extinction, résument-ils.

La tortue gaufrée, dont la survie est menacée, a l'habitude de creuser des terriers qui sont fréquentés par plus de 350 autres espèces afin de s'alimenter, de se reproduire, de se mettre à l'abri de températures extrêmes ou de se cacher des prédateurs.

La grenouille Lithobates sevosus, une espèce endémique du sud des États-Unis qui dépend de ces terriers, fait à son tour partie des espèces les plus menacées de la planète. Elle aide pourtant à réguler les populations d'insectes et à prévenir les infestations et maladies qui peuvent affecter l'écosystème du pin des marais.

Les chercheurs font remarquer que la disparition de la tortue gaufrée entraîne donc toute une chaîne d'effets indésirables, qui vont au-delà de sa seule survie. Ces répercussions sont sous-estimées, notent-ils.

Notre approche actuelle de la conservation est souvent axée sur une seule espèce, écrivent-ils. Nous ignorons dès lors les interrelations complexes entre les espèces, la fragilité de ces dernières et des écosystèmes qui en dépendent.

Un arroseur qui permet l'irrigation d'une terre dans l'ouest du Kansas.
L'immense aquifère Ogallala traverse huit États américains, du Dakota du Sud au Texas. Photo : Associated Press / Charlie Riedel

Aquifères épuisés

L'accélération des activités humaines qui contribuent au déclin de la biodiversité a aussi des répercussions sur les réserves d'eau souterraine.

L'agriculture, qui nécessite la conversion de forêts et d'autres milieux naturels en terres agricoles, contribue à l'augmentation des prélèvements des ressources qui se trouvent dans les aquifères. Près de 70 % de l'eau extraite de ces réserves souterraines est destinée à l'agriculture.

Or, ces aquifères, qui permettent d'alimenter plus de 2 milliards de personnes en eau potable, sont sursollicités. Comme l'eau prend des milliers d'années pour s'y accumuler, on considère ces grands réservoirs comme des ressources non renouvelables.

Selon l'étude, 21 des 37 principaux aquifères de la planète s'épuisent plus vite qu'ils se reconstituent.

Le point de bascule survient lorsque la nappe phréatique d'un aquifère descend de manière constante, tant et si bien que l'accès aux réserves d'eau douce s'en trouve compromis.

Sans possibilité d'irriguer leurs terres, les agriculteurs voient alors leurs récoltes menacées, ce qui pose un problème majeur pour la sécurité alimentaire, notent les chercheurs.

Des travailleurs s'affairent à planter du riz dans une rizière gorgée d'eau à la périphérie d'Amritsar, dans le Pendjab indien.
Des travailleurs s'affairent à planter du riz dans une rizière gorgée d'eau à la périphérie d'Amritsar, dans le Pendjab indien. Photo : afp via getty images / NARINDER NANU

Ce seuil a déjà été franchi par le passé. Le rapport cite le cas de l'Arabie saoudite, qui possédait dans les années 1970 l'un des plus importants aquifères du monde.

Pour maximiser les récoltes de blé et se positionner comme l'un des plus grands exportateurs de la planète, le pays a pompé à raison de 19 000 milliards de litres par an les réserves en eau souterraine. Plus de 80 % de l'aquifère a ainsi été épuisé. Non seulement les ressources en eau ont été perdues à jamais, mais le gouvernement a dû se tourner vers l'importation de différentes cultures pour s'assurer de nourrir quelque 30 millions d'habitants.

Ce genre de scénario pourrait se reproduire dans d'autres régions du monde où les aquifères sont surexploités. En tête de liste des pays qui extraient le plus d'eau souterraine de la planète, l'Inde anticipe une diminution des ressources d'ici 2025 dans des États qui contribuent à la production de riz et de blé. Dans l'État du Pendjab, 78 % des puits sont considérés comme surutilisés.

« L'agriculture sans eau souterraine représente des risques pour les systèmes alimentaires, mais aussi pour l'économie, la santé, les écosystèmes et les communautés. »

— Une citation de   Extrait du rapport Interconnected Disaster Risks 2023

Sans la mise en œuvre de réglementations plus sévères ou l'implantation d'un cadre où la communauté veillera à une utilisation plus durable de l'eau, l'épuisement de ces ressources est inévitable, peut-on lire dans le rapport.

Les chercheurs rappellent en outre que les eaux souterraines permettent de compenser les pertes agricoles provoquées par les épisodes de sécheresse, qui sont appelés à être de plus en plus fréquents en raison des changements climatiques. Si les eaux souterraines sont épuisées, notent-ils, nous n'aurons plus cette possibilité.

Le glacier Peyto en 2021.
Le glacier Peyto en 2021. Il a perdu plus de 70 % de sa masse. En 1965, il était possible de marcher sur la glace à quelques mètres d'où a été prise cette photo. Photo : Benoît Livernoche

Disparition accélérée des glaciers

Un autre phénomène risque de contribuer à la diminution des réserves d'eau douce de la planète. Près de la cime des plus hautes montagnes du monde se trouvent des glaciers dont l'eau s'écoule par chutes et rivières, au bout desquelles on l'utilise pour l'irrigation et la production d'hydroélectricité.

Des régions entières et des écosystèmes naturels en dépendent aussi.

Or, les glaciers de la planète fondent aujourd'hui deux fois plus vite qu'au cours des deux dernières décennies. La neige qui tombe ne suffit pas à remplacer les quantités de glace disparues. De 2000 à 2019, les glaciers ont perdu 267 gigatonnes de glace par an.

Le recul des glaciers pourrait avoir des effets négatifs sur près de 2 milliards de personnes, selon le rapport.

« Dans un monde qui se réchauffe, nous devrions perdre environ 50 % des glaciers (hors Groenland et Antarctique) d'ici 2100, même si le réchauffement climatique est limité à 1,5 °C. »

— Une citation de   Extrait du rapport Interconnected Disaster Risks 2023

Le système atteint ici son point de bascule lorsque le glacier a produit le volume maximum d'eau qui peut s'écouler en raison de la fonte. Une fois cette limite atteinte, les ressources en eau douce qui en proviennent diminuent de façon régulière.

D'après les chercheurs, ce point a déjà été atteint dans les Andes, et sera potentiellement atteint au cours des dix prochaines années pour de nombreux petits glaciers dans l’Ouest canadien, en Europe centrale et en Amérique du Sud.

Pour y remédier, poursuivent-ils, il faudra prendre des mesures urgentes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui contribuent aux changements climatiques.

Ces glaciers sont des merveilles naturelles et sont essentiels à la survie et au bien-être de nombreuses communautés qui devront s'adapter à un climat plus chaud et plus imprévisible, avec des conséquences directes sur leurs moyens de subsistance et leur accès à l'eau, résument-ils.

Un garçon se rafraîchit dans une fontaine durant une vague de chaleur à Pékin, en Chine.
Un garçon se rafraîchit dans une fontaine durant une vague de chaleur à Pékin, en Chine. Photo : Getty Images / Kevin Frayer

Chaleur insoutenable

Aggravées à leur tour par l'accélération des changements climatiques, les vagues de chaleur suffocante qui se sont abattues d'un bout à l'autre du globe au cours de cet été – le plus chaud jamais enregistré – n'étaient pas qu'un épisode passager.

Au cours des 20 dernières années, les chaleurs extrêmes ont provoqué une surmortalité de 500 000 personnes par an. Les conditions, de plus en plus chaudes et humides, ne permettent plus au corps de réguler sa température interne et de se refroidir.

Dans ces circonstances, le point de bascule constitue le moment où le corps, soumis à d'importantes chaleurs et incapable de s'adapter, ne peut survivre. Ce phénomène, baptisé le thermomètre mouillé, se produit lorsque le thermomètre affiche 35 degrés Celsius et s'accompagne de 100 % d'humidité.

Si ce cap est dépassé pendant plus de six heures, les conséquences peuvent s'avérer graves pour la santé.

Un homme se rince le visage avec de l'eau au milieu d'un chemin passant.
Un homme se rince le visage pour se rafraîchir un peu lors d'une chaude journée dans la capitale indienne, New Delhi. Photo : afp via getty images / ARUN SANKAR

Or, ce point de bascule a déjà été dépassé, notamment dans le golfe Persique, entre l'Iran et la péninsule arabique, et dans le bassin de l'Indus, qui traverse la Chine, l'Inde, l'Afghanistan et le Pakistan.

D'ici 2070, il est attendu que certaines parties de l'Asie du Sud et du Moyen-Orient dépasseront régulièrement ce seuil, note-t-on dans le rapport.

« La réalité est que nous approchons rapidement d'un point de bascule au-delà duquel les gens ne survivront pas. »

— Une citation de   Extrait du rapport Interconnected Disaster Risks 2023

Le risque de chaleur insoutenable démontre bien la limite d'une stratégie qui se limiterait à vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon le Dr Jack O'Connor.

Il est impératif et crucial de réduire les émissions de GES, soulève-t-il, mais ce ne sera pas suffisant. Il faut mettre en œuvre des solutions d'adaptation, qui vont modifier à la fois nos habitations et nos comportements.

M. O'Connor et ses collègues sont d'avis que l'essentiel des discussions pour remédier aux chaleurs extrêmes porte sur le déplacement des populations vers des régions où la chaleur est plus supportable. Cependant, de nombreuses personnes ne seront pas en mesure d'échapper à ces conditions et seront piégées en raison d'obligations professionnelles ou sociales, de limitations financières ou politiques ou de handicaps, écrivent-ils.

Georgia Sirtarioti, 76 ans, se tient à l'entrée de sa maison qui a été inondée à la fin du mois de septembre, dans la ville de Volos, en Grèce.
Georgia Sirtarioti, 76 ans, se tient à l'entrée de sa maison qui a été inondée à la fin du mois de septembre, dans la ville de Volos, en Grèce. Photo : Associated Press / Petros Giannakouris

Des sinistrés privés d'assurances

Dans le sillage du passage d'un ouragan, d'un feu de forêt ou d'une crue inattendue, des propriétaires peuvent se retrouver du jour au lendemain privés d'un toit. Si certains d'entre eux bénéficiaient autrefois d'un filet de sécurité, ils font désormais face aux prix gonflés des compagnies d'assurances.

Face aux événements météorologiques extrêmes, dont la fréquence et la violence risquent d'augmenter, les assureurs ont fait monter le coût de leur couverture, tant et si bien que plusieurs n'ont plus les moyens de se l'offrir.

Depuis les années 1970, les ravages causés par ces catastrophes ont connu une fulgurante augmentation. Pour 2022 uniquement, les pertes économiques à l'échelle de la planète s'élevaient à 313 milliards de dollars.

En Australie, plus de 500 000 foyers ne seront pas assurables d'ici 2030, principalement en raison des risques d'inondation qui ont augmenté au cours des dernières années.

Les chercheurs observent que des compagnies d'assurance ont fait le choix de limiter le montant assurable ou le type de dommages compris dans la couverture. D'autres ont annoncé l'annulation de polices ou ont simplement délaissé le marché.

À force de réduire l'accès à la couverture d'assurances et d'augmenter les prix dans les zones les plus à risque, les compagnies privent les propriétaires d'options et les rendent plus vulnérables aux aléas du climat, selon les chercheurs, qui y voient un point de bascule à ne pas négliger.

À cela s’ajoute le fait que le nombre et la superficie des zones à risque devraient augmenter puisque les changements climatiques accroissent le risque de feux de forêt et de tempêtes dans de nouvelles régions, précise-t-on.

Malgré tout, le développement se poursuit dans les zones à risque, où les populations continuent de s'installer le long des côtes, des rivières, voire en plaine inondable.

La même dynamique observée pour fuir la chaleur insoutenable s'incarne ici, selon les chercheurs. Certains auront la capacité de se déplacer vers des zones moins risquées où ils auront accès à des outils pour les aider à gérer le risque. D'autres seront contraints d'assumer complètement ce risque et d'en subir les conséquences.

L'ouragan Florence vu depuis la Station spatiale internationale, en septembre 2018.
L'ouragan Florence vu depuis la Station spatiale internationale, en septembre 2018. Photo : Getty Images / NASA

Des débris dangereux dans l'espace

Il n'y a pas que sur Terre que la pollution et l'absence d'une approche de gestion durable apportent leur lot de conséquences. Les chercheurs nous invitent à considérer la façon dont l'humanité a pris l'habitude de percevoir ce qui se trouve au-delà de l'atmosphère terrestre.

Des milliers d'objets gravitent autour de la planète. Sur les quelque 34 000 qui sont répertoriés et suivis, seuls 25 % sont des satellites fonctionnels. Les autres sont des déchets, des satellites défectueux ou encore des éléments de fusée qui ont été délaissés en cours de route.

« Les débris spatiaux causent avant tout un problème de déchets, car les satellites dont la durée de vie est prédéterminée sont placés sur des orbites-cimetières ou rejetés dans l'atmosphère et les océans sur Terre. »

— Une citation de   Extrait du rapport Interconnected Disaster Risks 2023

Le point que redoutent les chercheurs est celui où l'orbite de la Terre sera tellement chargée de débris que ceux-ci, circulant parfois à plus de 25 000 km/h, finiront par entrer en collision entre eux et causer des dommages en chaîne.

Au-delà de ce seuil, nous n'avons, à l'heure actuelle, aucune façon d'inverser la tendance, selon les chercheurs.

Ça peut sembler original de l'intégrer à notre liste de risques à surveiller, mais le but est de montrer l'interconnectivité de ces systèmes, même si les effets nous semblent moins évidents, explique le Dr Jack O'Connor.

Les satellites nous permettent de surveiller les eaux souterraines, les systèmes aquatiques et les zones à risque de stress hydrique. Ils fournissent en outre des données qui permettent de faire de la modélisation et de prévoir les risques.

S'ils sont détruits à la suite d'une collision, nous ne serons plus en mesure de faire le suivi des ressources souterraines, ce qui limitera notre capacité à gérer le rythme auquel ces eaux s'épuisent, précisent les chercheurs.

Ils jouent en outre un rôle clé dans l'instauration de systèmes d'alerte efficaces lorsque plane le risque d'un événement météorologique extrême. Des données en retard, inexactes, voire inexistantes, pourraient mener à des dommages d'une ampleur bien plus grande qu'anticipé.

***

Mis ensemble, tous ces risques peuvent sembler un peu épeurants, convient le Dr Jack O'Connor. Le chercheur espère néanmoins que, grâce à l'explication des relations entre ces différents phénomènes, les solutions mises en œuvre se feront de manière moins isolée.

Notre approche, estime-t-il, doit être celle de ne faire qu'un avec la nature afin de respecter les besoins et les limites des systèmes dont nous dépendons.

Il faudra davantage de solutions innovantes pour nous éloigner d'un avenir où les risques de points de bascule se multiplient, insistent le chercheur et ses collègues, qui souhaitent que leur message soit porté jusqu'à la COP28 de Dubaï sur les changements climatiques, en décembre prochain.

Un document réalisé par Radio-Canada Info

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