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En Maurienne, la mobilisation contre le projet du Lyon-Turin prend un tour inédit.

Du sommet du rocher des Amoureux qui marque l’entrée de Villarodin-Bourget, les grimpeurs déploient une banderole : « Ensemble, insieme, No TAV ». Bilingue (en italien, « insieme » signifie « ensemble », et « TAV », « train à grande vitesse »), le slogan est à l’unisson des quelque 200 Français et Italiens rassemblés, ce dimanche 4 septembre, dans ce village de Maurienne, près de Modane.

Tarissements des sources d’eau, déforestation, va-et-vient incessant de camions, accumulation de gravats… Comme Mediacités l’avait raconté dès 2018, la bourgade de 520 habitants est directement impactée par le méga-chantier du Lyon-Turin, projet de ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit relier la France à l’Italie en passant sous les Alpes. Ces dernières années, Villarodin-Bourget avait commencé à cristalliser l’opposition de ceux qui dénoncent un « grand projet inutile et imposé » et prônent de développer le fret sur la ligne existante. Mais le mouvement, jusqu’à présent plutôt invisible de notre côté de la frontière, vient de franchir une étape.

Camions-toupies et garde à vue.

Ce 4 septembre, militants historiques et habitants, élus locaux (maires du Piémont, de Savoie ou d’Isère) et parlementaires (EELV ou LFI), eurodéputés verts et syndicalistes (Sud-Rail, Confédération paysanne) ont dénoncé un projet « écocide » qui porterait « atteinte de façon irréversible aux réserves en eau des Alpes ». Un sujet hypersensible après cet été 2022. De fait, la sécheresse exceptionnelle de ces derniers mois amplifie de manière inédite la mobilisation contre le Lyon-Turin en France.

Avant le rendez-vous de dimanche, entre le 24 et le 29 août, une trentaine de militants avaient déjà bloqué la circulation des camions-toupies remplis de béton à Villarodin-Bourget. Cette action d’entrave physique au chantier était une première en France. Le 30 août, ils avaient été délogés par la gendarmerie, alors que le président de l’association Vivre et Agir en Maurienne, Philippe Delhomme, ex-maire adjoint du village, écopait d’une garde à vue de sept heures.

« Le changement climatique assèche déjà les réservoirs d’eau aériens des Alpes que sont les glaciers »

Dimanche, c’est lui qui a dévoilé aux manifestants le paysage balafré de ce coin de Vanoise : le site naturel des bords de la rivière autrefois composé de forêts, de bois et de potagers est devenu une zone de chantier arasée et assortie d’une butte de gravats. « Quand on creuse les galeries de reconnaissance, comme ici, les dégâts sont énormes », dénonce Philippe Delhomme. En 2003, suite à l’ouverture d’une descenderie (utilisée pour excaver le tunnel de base), le village s’est retrouvé « à sec », les fontaines et une partie du réseau d’eau potable taries. Sous la pression de la municipalité, Telt, le promoteur franco-italien du Lyon-Turin, a depuis reconnu l’asséchement des captages communaux et mis en place un nouveau en amont, à 2 200 mètres d’altitude.

« Si on fait le total des tarissements et baisses de débits dûs aux galeries déjà creusées, poursuit Philippe Delhomme, on arrive à 5 millions de mètres cubes d’eau par an vidés de la montagne ! Selon un rapport remis à la Commission européenne en 2006, ce chantier soi-disant écologique va siphonner entre 60 à 125 millions de mètres cubes par an. Alors que le changement climatique assèche les réservoirs d’eau aériens des Alpes que sont les glaciers, Telt s’apprête à pomper ses réservoirs d’eau souterrains ! »

Commission d’enquête parlementaire.

L’an dernier, son association a aussi découvert « que le chantier de la future ligne allait affecter les périmètres de protection de 19 captages d’eau potable » en Maurienne. « Or les arrêtés préfectoraux de protection des captages interdisent strictement tout creusement à l’aplomb de ceux-ci ! », rappelle Daniel Ibanez, coordinateur des opposants au Lyon-Turin. Interrogé en janvier par Mediacités sur cette question, Telt avait réfuté tout risque et assuré mettre tout en œuvre pour préserver les sources et la qualité de l’eau.

Présent à Villarodin-Bourget le 4 septembre, le député insoumis de Villeurbanne Gabriel Amard a annoncé le dépôt, le lendemain, d’une demande de commission d’enquête parlementaire sur le projet ferroviaire. « Nous voulons savoir pourquoi la directive européenne sur l’eau, la loi sur l’eau et la charte de l’environnement ne sont pas respectées dans ce dossier ! », énumère-t-il.

Le parlementaire a appelé les quatre groupes de la Nupes à soutenir cette résolution. Une évidence pour le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, présent également dimanche, qui a souligné le « scandale de la pollution de l’air dans les vallées alpines » face auquel « nous avons besoin immédiatement du report du fret de la route au rail ! ». Leurs partenaires du PS et du PC y répondront-ils positivement ? Socialistes et communistes comptent dans leurs rangs des élus favorables de longue date au Lyon-Turin.

D.I.

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les réactions des Elus au terme de la journée du 4 septembre 2022

Eric Piolle
Eric Piolle
Eric Piolle
Guillaume Gontard
Guillaume Gontard
Guillaume Gontard
Thomas Dossus
Thomas Dossus
Thomas Dossus
Jérémie Iordanoff
Jérémie Iordanoff
Jérémie Iordanoff
David Cormand
David Cormand
David Cormand
Pierre Mériaux
Pierre Mériaux
Pierre Mériaux
Gabriel Amard
Gabriel Amard
Gabriel Amard

 

In Maurienne, la mobilitazione contro il progetto Lione-Torino prende una piega senza precedenti.

Dalla cima del Rocher des Amoureux che segna l’ingresso a Villarodin-Bourget, gli scalatori srotolano uno striscione: “Insieme, insieme, No TAV”. Bilingue (in italiano, “insieme” significa “insieme”, e “TAV”, “treno ad alta velocità”), lo slogan è all’unisono con circa 200 francesi e italiani riuniti questa domenica, 4 settembre, in questo villaggio della Maurienne, vicino a Modane.

Prosciugamento delle fonti d’acqua, deforestazione, incessante andirivieni di camion, accumulo di macerie… Come mediacités aveva riportato nel 2018, la città di 520 abitanti è direttamente colpita dal mega-cantiere di Lione-Torino, un progetto di linea ferroviaria ad alta velocità che collegherà la Francia all’Italia attraverso le Alpi. Negli ultimi anni, Villarodin-Bourget aveva iniziato a cristallizzare l’opposizione di coloro che denunciano un “grande progetto inutile e imposto” e sostengono lo sviluppo del trasporto merci sulla linea esistente. Ma il movimento, finora piuttosto invisibile dalla nostra parte del confine, ha appena fatto un passo.

#LyonTurin Questa è la storia di un villaggio di 520 abitanti (Villarodin-Bourget), ciottolo nella scarpa del mega-progetto di una nuova linea ferroviaria sotto la #Alpes > “#Lyon-Torino: il villaggio che dice no” https://t.co/YpimuZB5t5 pic.twitter.com/YDVACwCFby

— Mediacités Lyon (@MediacitesLyon) 31 gennaio 2018

Camion-top e custodia della polizia.

Il 4 settembre, attivisti storici e residenti, rappresentanti eletti locali (sindaci di Piemonte, Savoia o Isère) e parlamentari (EELV o LFI), eurodeputati verdi e sindacalisti (Sud-Rail, Confédération paysanne) hanno denunciato un progetto di “ecocidio” che “danneggerebbe irreversibilmente le riserve idriche delle Alpi”. Un soggetto ipersensibile dopo questa estate 2022. Infatti, l’eccezionale siccità degli ultimi mesi amplifica in modo inedito la mobilitazione contro Lione-Torino in Francia.

Prima dell’incontro di domenica, tra il 24 e il 29 agosto, una trentina di attivisti avevano già bloccato la circolazione dei camion pieni di cemento a Villarodin-Bourget. Questa azione di ostruzione fisica al sito è stata la prima in Francia. Il 30 agosto erano stati sfollati dalla gendarmeria, mentre il presidente dell’associazione Vivre et Agir en Maurienne, Philippe Delhomme, ex vicesindaco del villaggio, era stato condannato a sette ore di custodia cautelare.

“Il cambiamento climatico sta già prosciugando i bacini idrici aerei delle Alpi, i ghiacciai”

Domenica è stato lui a svelare ai manifestanti il paesaggio sparso di questo angolo della Vanoise: il sito naturale delle rive del fiume un tempo composto da foreste, boschi e orti è diventato un’area di costruzione livellata e accompagnata da un cumulo di macerie. “Quando scaviamo le gallerie di ricognizione, come qui, il danno è enorme“, denuncia Philippe Delhomme. Nel 2003, in seguito all’apertura di un pluviale (utilizzato per scavare la galleria di base), il villaggio si è trovato “asciutto”, le fontane e parte della rete di acqua potabile si sono prosciugate. Sotto la pressione del comune, Telt, il promotore franco-italiano di Lione-Torino, da allora ha riconosciuto il prosciugamento dei bacini idrografici comunali e ne ha istituito uno nuovo a monte, a 2.200 metri sul livello del mare.

“Se sommiamo il prosciugamento e le riduzioni di portata dovute alle gallerie già scavate”, continua Philippe Delhomme, “arriviamo a 5 milioni di metri cubi di acqua all’anno svuotati dalla montagna! Secondo un rapporto presentato alla Commissione europea nel 2006, questo cosiddetto progetto ecologico assorbirà tra i 60 e i 125 milioni di metri cubi all’anno. Mentre il cambiamento climatico prosciuga i bacini idrici aerei delle Alpi, i ghiacciai, Telt sta per pompare i suoi serbatoi d’acqua sotterranei! »

Commissione parlamentare d’inchiesta.

L’anno scorso, la sua associazione ha anche scoperto “che la costruzione della futura linea avrebbe influenzato i perimetri di protezione di 19 bacini di acqua potabile” in Maurienne. “Tuttavia, i decreti prefettizi per la protezione dei bacini idrografici vietano severamente qualsiasi scavo sopra di essi!” ricorda Daniel Ibanez, coordinatore degli oppositori di Lione-Torino. Interrogato a gennaio da Mediacités su questo tema, Telt aveva confutato ogni rischio e assicurato di fare ogni sforzo per preservare le fonti e la qualità dell’acqua.

Quali saranno gli impatti del tunnel #LyonTurin  sulle risorse idriche, comprese quelle che alimentano i rubinetti della Valle della Maurienne? Un rapporto confidenziale rivelato da @Mediacites mette in discussione il seguito di questo problema da parte dei promotori del progetto https://t.co/BDkm9JPF4m

— Mediacités Lyon (@MediacitesLyon) 28 gennaio 2022

Presente a Villarodin-Bourget il 4 settembre, il deputato ribelle di Villeurbanne Gabriel Amard ha annunciato la presentazione, il giorno dopo, di una richiesta di commissione parlamentare d’inchiesta sul progetto ferroviario. “Vogliamo sapere perché la direttiva europea sulle acque, la legge sull’acqua e la carta ambientale non sono rispettate in questa materia!” ha affermato.

Il parlamentare ha invitato i quattro gruppi dei Nupes a sostenere questa risoluzione. Un’ovvietà per l’ecologista sindaco di Grenoble Eric Piolle, anch’egli presente domenica, che ha evidenziato lo “scandalo dell’inquinamento atmosferico nelle valli alpine” di fronte al quale “serve subito il rinvio delle merci dalla strada alla ferrovia!”. I loro partner nel PS e nel CP risponderanno positivamente? Socialisti e comunisti hanno nelle loro fila eletti rappresentanti che sono stati a lungo a favore di Lione-Torino.

D.I.