Nous sommes le vivant qui se défend…

Nous sommes la nature qui se rebelle !

Nous Italiens et Français, Mauriennais et Valsusains, Turinois et Lyonnais, sommes bien vivants face à ce projet gigantesque et dévastateur. En France, des groupes d’opposants se forment pour lutter : ce sont les Collectifs Contre le Lyon Turin, entre Lyon et Modane. Nous sommes surtout des proposants : utilisons la ligne existante elle suffit pour nos échanges et pour limiter notre bilan carbone. Des associations, des partis politiques et des syndicats nous soutiennent, mais il nous faut convaincre une partie plus importante de la population.

Nous le vivant : forêts et prairies, animaux et humains, arbres et fleurs, champignons et bactéries, sommes en alliance en interaction pour permettre une habitabilité de la vallée avec l’eau l’air et la terre. La technologie et l’ingénierie du Lyon Turin ne résolvent rien car elles éludent les enjeux environnementaux comme si les humains étaient les seuls habitants de cette planète. Nous vivants habitants paysans militants ne voulons pas être écrasés sous le rouleau compresseur du soi disant progrès du projet de TELT avec extraction de déchets, destruction de biodiversité, déforestation, perte de l’eau…

Nous avons donc un autre récit d’alternatives qui assurent la construction d’une harmonie plutôt que cette agonie. Le changement climatique, la destruction de la biodiversité, la pollution des sols et de l’eau, la gabegie d’énergie et d’argent public ne peuvent pas être notre horizon espéré. Nous devons prendre soin de nos terres de l’air et de l’eau. On ne prend pas à la terre ce qu’on ne peut pas rendre à la terre. D’ailleurs, pourquoi TELT ne diffuse pas les données mesurées sur les sources et les forages si aucun danger n’était vraiment présent ?

Nous avons un autre récit à proposer, c’est non seulement refuser d’aller toujours plus vite plus fort plus loin plus haut, c’est aussi donner des droits juridiques et fondamentaux à chaque être vivant et à nos deux rivières : la Dora et l’Arc. L’eau de ces rivières hydratent nos vallées, c’est la source de toute la vie, c’est l’habitabilité de nos vallées qui est possible. Le progrès est là, loin des machines et plus proches de nous. Un Parlement public de l’eau de chaque côté de la ligne de crêtes pourrait unir nos deux bassins versants, nos deux vallées, nos deux populations. De simples citoyens peuvent être les représentants, les garants de ces droits universels de l’eau.

Nous demandons et proposons à nos deux gouvernements qui sont dans un déficit énorme d’arrêter les travaux préparatoires du Lyon Turin. Cela ferait les économies recherchées plutôt que de le faire dans nos écoles nos hôpitaux. Voilà des milliards que nous pourrions gagner ! Donc, nous ne pouvons pas répondre aux enjeux d’aujourd’hui avec des mentalités et des moyens d’un siècle passé !