Le soleil, la pluie, les nuages jouent à cache-cache en ce week-end des 3 et 4 septembre, mais rien n’arrête les bénévoles Installations Obsolètes ! 7h30, col du Mont Cenis, 48 bénévoles se retrouvent pour le 3e chantier de démantèlement d’aménagements abandonnés organisé par Mountain Wilderness en 2022. Au programme, l’ancienne ligne militaire qui coupe le Pas de Beccia et ses hauteurs. Récit.
2,5 TONNES POUR LA PREMIÈRE JOURNÉE DE CHANTIER (versant ouest du col du Mont-Cenis)
La météo capricieuse de ce samedi 3 septembre ne parvient pas à altérer la motivation des bénévoles de Mountain Wilderness qui se mettent en route sous une légère bruine.
L’objectif de cette première journée n’est pas très loin, sur les alpages des Côtes de la Fémaz, sous l’ancien Fort de La Turra. Des barbelés de la ligne Maginot gisent depuis 80 ans et entravent la faune sauvage et domestique.
Répartis en cinq groupes, les bénévoles se mettent rapidement à l’ouvrage. Pinces coupantes, pioches, vieux piolets, barres à mine – tous les outils sont bons pour découper et dégager les barbelés qui se sont emmêlés et imbriqués dans la végétation au fil des ans et des saisons.
Le soleil fait même quelques apparitions, et redonne du cœur à l’ouvrage : en fin de journée, cinq « cocons » de barbelés d’environ 500 kilos chacun sont prêts à être évacués vers la vallée.
6 TONNES POUR UNE SECONDE JOURNÉE EN HAUTE ALTITUDE (Pas de la Beccia – 2717 m situé entre le Signal du Petit Mont-Cenis et la cime du Laro).
Le chantier prévu pour le dimanche se situe entre 2 700 et 2 900 m d’altitude, avec un départ au col du Mont Cenis à 2 000 m. Une belle mise en jambes avant la journée de travail !
Grâce à la commune de Val Cenis, le matériel est acheminé en véhicule tout terrain jusqu’à la Petite Turra, allégeant les sacs à dos des valeureux bénévoles sur une partie de la montée. Au Pas de la Beccia, la ligne avait déjà été partiellement démontée. Une équipe se chargera de conditionner ces barbelés et « chevaux de frise [1] » en vue de l’héliportage d’évacuation. Les autres équipes démonteront méticuleusement le reste de la ligne – à l’exception d’une portion conservée pour son aspect patrimonial [2], dans ce lieu symbolique où se sont tenus de féroces affrontements franco-italiens.
Au total, cette seconde journée aura permis de débarrasser 6 tonnes d’installations obsolètes de ces majestueux flancs de montagne.
RETOUR AUX SOURCES POUR LA CAMPAGNE INSTALLATIONS OBSOLÈTES
Du Pas de la Beccia, la vue est imprenable sur le col du Sommeiller. C’est là qu’eut lieu, en 2001, le tout premier chantier organisé par Mountain Wilderness ! Il s’agissait alors de démanteler une ancienne remontée mécanique qui servait jadis à l’entraînement des skieurs durant l’été – sur un glacier tristement rétrécie. 17 ans plus tard, en 2018, l’association s’attelait une première fois aux aménagements militaires obsolètes au-dessus du lac du Mont-Cenis.
Il reste encore beaucoup de travail à entreprendre sur ce secteur et les bénévoles, de tous horizons, sont les bienvenu·e·s pour étoffer l’équipe en charge de la préparation des futurs chantiers en Maurienne.
Vous souhaitez nous rejoindre ? Contactez-nous : io@mountainwilderness.fr
ENCORE UN BEAU BILAN, HUMAIN ET ENVIRONNEMENTAL
La matinée du lundi se déroule en équipe réduite, consacrée à l’héliportage des aménagements à évacuer. Quatorze « cocons » de 380 à 860 kilos seront évacués vers le bord de la route, où ils seront ensuite pris en charge pour être évacués et recyclés. Au total, l’environnement montagnard est soulagé de 8,5 tonnes de déchets métalliques, un excellent bilan pour un seul week-end.
Comme d’accoutumée, une grande diversité règne sur le chantier – avec notamment une palette complète des générations engagées : Pauline, la benjamine âgée de 10 ans, côtoie Laurent, fort de ses 77 ans. Depuis le Cantal, l’Aubrac, le Var, et la capitale… les bénévoles viennent de toutes parts de l’hexagone pour prêter main forte à celles et ceux plus habitués des lieux, comme les adhérent·e·s de l’association Vivre et Agir en Maurienne.
Conciliant les campagnes « Installations Obsolètes » et « Changer d’Approche » de Mountain Wilderness, certain·e·s ont fait le déplacement en train et en vélo. D’autres profiteront de leur venue dans la région pour prolonger le week-end par des vacances montagnardes.
En quelques mots : ce fût de nouveau un week-end placé sous le signe de la convivialité et du partage pour les bénévoles de l’association Mountain Wilderness, avec au cœur, la motivation profonde de rendre à la montagne un peu de sa wilderness.
CHIFFRES CLÉS DES OPÉRATIONS MENÉES PAR MW EN MAURIENNE :
3 chantiers depuis 2001 et près de 22,5 tonnes évacuées
173 participants durant 7 jours de travaux sur sites